Accueil > Appareils Auditifs > L'audition et ses troubles > Acouphène et appareillage auditif

Acouphène et appareillage auditif

Qu'est-ce qu’un acouphène ?

L’acouphène provient du grec Akouein «entendre» et phainesthai «paraître». Il se défini comme une sensation auditive anormale qui n’est pas provoquée par un son extérieur.

Les acouphènes concernent environ 10 millions de Français. Sa perception diffère selon les individus. L'acouphène peut être anecdotique pour certains, et intolérable pour d’autres. Pour plus d’un million d’entre eux, les acouphènes sont vécus comme une agression et sont parfois même qualifiés d'insupportables.

Si nous restons très ignorants des mécanismes qui les sous-tendent, nous savons qu’une grande majorité d’acouphènes est associée à une perte de l’audition. Moins d’informations parviennent au cerveau. Une hypothèse suggère que le cerveau, en réaction, pourrait s’auto-exciter et augmenter sa sensibilité. L’acouphène correspondrait alors au bruit de fond “amplifié” de l’activité spontanée du système auditif. 

Les acouphènes, un trouble auditif

Les acouphènes ne sont pas une maladie : ce sont des symptômes d’un dysfonctionnement lié au système auditif. Les personnes souffrant d’acouphènes perçoivent des sifflements, des bourdonnements ou des ronronnements alors que l’environnement externe est silencieux. Nous pouvons distinguer deux types d’acouphènes :

  • Les acouphènes subjectifs : ils représentent 95 % des cas d’acouphènes. Ils ne sont perçus que par les personnes touchées et sont occasionnés par des facteurs psychiques.
  • Les acouphènes objectifs : plus rares, ils sont aussi perçus par le médecin ORL lors de l’examen auditif. Ils sont généralement provoqués par le passage du flux sanguin dans le cou et dans la tête ou proviennent de la contraction d’un muscle de l’oreille.

Principales causes des acouphènes

Les origines des acouphènes sont multiples. En identifier la cause permet de mettre en place un protocole de soins adapté. Voici les principales causes d’acouphènes :

Le vieillissement naturel : à la naissance, nous disposons d’un capital auditif dont les cellules ne peuvent se régénérer au fil des ans. Avec l’âge apparaissent des dysfonctionnements du système auditif, comme les acouphènes.

L’exposition au bruit : un traumatisme sonore (concert) ou un choc sonore (coup de fusil) peuvent entrainer des acouphènes temporaires. Mettez au repos vos oreilles dans un endroit calme pour faire passer les acouphènes.

L’hyperacousie (intolérance aux bruits) : cette hypersensibilité auditive peut aussi provoquer des acouphènes.

Un bouchon de cérumen qui empêche les sons d’arriver au tympan.

Les pathologies : otospongiose, maladie de Ménière, otite, neurinome de l’acoustique …

Solutions et prise en charge audioprothétique 

Corriger la perte auditive

Dans le cas d’un patient adressé par un ORL avec une perte d’audition et des acouphènes, la solution va passer par l’appareillage. Les fabricants d’appareils auditifs ont, aujourd’hui, tous pris en compte le fait qu’il y ait des patients avec perte auditive associée à des acouphènes.

Dans un premier temps, un appareil auditif est proposé pour corriger uniquement la perte auditive. Le but étant de faire sortir le patient de la privation sensorielle que génère son hypoacousie. Le simple fait de corriger l’audition permet dans 75% des cas d’atténuer significativement la gêne provoquer par l’acouphène.

Correction et bruits masquant associés

Si la correction auditive de l’appareil ne contribue pas à masquer suffisamment l’acouphène, un deuxième programme peut être proposé, et activé par un bouton poussoir présent sur l’appareil auditif ou une télécommande. Ce dernier associera, à l’amplification, un bruit (bruit blanc, bruit non menaçant, amovible, à la même intensité que l’acouphène) ou des bruits d'ambiance (nature, vent, pluie) qui permettront une inhibition partielle ou totale de l'acouphène.

Ces nouvelles générations d’aides auditives rendent possible le traitement des acouphènes par la mise en place d’une thérapie d’enrichissement sonore (TRT). L’enrichissement sonore va permettre de « mélanger » l’acouphène avec d’autres informations. Le cerveau pourra ainsi se défocaliser de la perception de l’acouphène et un processus d’habituation se mettra en place. L’habituation est la capacité du cerveau de ne plus percevoir certains stimuli ou certaines informations, car classées comme inutiles et non dangereuses.

De plus, ces aides auditives permettent de diminuer l'effort monopolisé pour l'écoute, de réduire le stress auditif et d'aider la personne à rester concentré sur l'environnement et d'en oublier ainsi son acouphène.

Bien que cette solution ne supprime pas définitivement l'acouphène, elle permet de mieux le supporter au quotidien. Le patient retrouve une meilleure qualité de vie et une diminution de stress au quotidien.

Notons que dans les cas où aucune perte auditive n’est associée à l’acouphène, la thérapie sonore suit le même processus sans correction auditive.

Une Prise en charge pluridisciplinaire hautement souhaitable

Traiter les patients acouphéniques reste un défi complexe dans de nombreux cas. La prise en charge thérapeutique est généralement grevée par le fait que l’acouphène et ses nombreux aspects se situent à la croisée de nombreuses spécialités différentes. C’est pourquoi une approche multidisciplinaire avec une discussion cohérente à la fois des résultats des évaluations diagnostiques et des résultats des différentes approches de traitement est hautement souhaitable et recommandée.

            En complément de la thérapie d’enrichissement sonore, il est important d’associer d’autres thérapies pour se donner toutes les chances de succès :

La sophrologie

Le principe est de donner au patient des outils de détente (exercices de respiration et de relaxation) afin qu’il puisse gérer, au quotidien, les moments où la perception de l’acouphène est intense, l’enjeu étant de ne plus y prêter attention. On sait en effet que la perception d’un acouphène met en jeu les aires auditives et le système limbique du cerveau impliqué dans les émotions. Ce qui explique que l’acouphène s’exprime plus volontiers chez une personne anxieuse ou stressée, et que le stress nourrisse l’acouphène.

Cette thérapie fonctionne bien, à condition d’être dans une démarche active et motivée. Les rares échecs se rencontrent chez les personnes zappant d’une technique à l’autre ou ayant des résistances psychologiques très fortes.

L’ostéopathie

L'ostéopathie aide à libérer les dysfonctions d’ordre mécanique, musculaire ou émotionnel.

Ainsi, l'ostéopathie est-elle parfaitement indiquée pour lever des tensions musculaires excessives au niveau des zones cervicales ou de l’articulation de la mâchoire.

 L’intensité de ce type d’acouphènes, dits somatosensoriels, étant modulée par le mouvement. Par exemple lorsque l’on mange, que l’on s’allonge, ou que l’on tourne la tête.

La thérapie comportementale et cognitive (TCC)

 La thérapie comportementale et cognitive aide à se désensibiliser à la perception de l’acouphène. En pratique, la personne est confrontée aux états que suscitent l’acouphène, et aux situations qui l’aggravent, ceci afin de lui démontrer, par des techniques issues de la “pleine conscience” utilisée en méditation, qu’elle peut les dépasser.

Petit à petit, elle va ainsi réinvestir les champs de la vie quotidienne délaissés comme la lecture ou la fréquentation d’endroits bruyants ou silencieux. 

Le protocole standard comprend trois entretiens individuels suivis de huit séances de groupe.

Les résultats sont bons chez environ 70 % des patients. Les difficultés se rencontrant chez ceux ayant du mal à accepter la part émotionnelle importante de l’acouphène, ou encore très dépressifs, qui doivent d’abord bénéficier d’un suivi adapté. 

Il est important de s’adresser à un praticien formé à la TCC appliquée aux acouphènes. Infos auprès de l’Association française de thérapie comportementale et cognitive, www.aftcc.org.

Pour prendre rendez-vous, contactez-nous au : 04 69 00 11 46
Les champs indiqués par un astérisque (*) sont obligatoires